COLLEGE SADIKI - LA KASBAH TUNIS
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Le Collège Sadiki est le premier lycée secondaire moderne de Tunisie. Localisé dans la kasbah de Tunis, il est créé par un décret du 13 janvier 1875 à l'initiative du grand vizir de Sadok Bey, le général Kheireddine Pacha, après une visite en France où il est séduit par le système éducatif français.
Il est le premier établissement tunisien à dispenser un enseignement moderne en arabe, français, littérature, sciences, mathématiques ou encore étude du Coran. L'enseignement y est gratuit et sa capacité à l'origine est de 150 élèves dont 30 internes.
Outre l'aura que lui vaut son glorieux passé, le Collège Sadiki tire une partie de son prestige de sa situation à la lisière de la médina de Tunis et de sa situation au cœur du complexe gouvernemental. L'établissement est logé dans un premier temps dans une caserne désaffectée de janissaires, située à la rue de l'Église (actuelle rue Jamaâ Ezzitouna), avant de s'installer dans ses bâtiments actuels construits par les autorités du protectorat et inaugurés en 1901 par le résident général de France en Tunisie sur les hauteurs de la kasbah. Ils sont l'œuvre de l'architecte français Maillet dans un style alliant la majesté des édifices officiels français et les formes de l'architecture arabe traditionnelle.Le bâtiment de deux niveaux surplombe la mosquée de la kasbah, l'hôpital Aziza Othmana, la place du gouvernement, le premier ministère et le ministère des finances et domine le boulevard Bab Bnat qui mène au faubourg de Bab Souika. Le collège est doté de deux entrées, la première, officielle, donnant sur le boulevard Bab Bnat et la seconde sur les ruines d'une vieille caserne ottomane dégagées au début des années 1990 pour y installer un monument où, tous les jours aux horaires d'ouverture et de fermeture des bureaux, un détachement de l'armée procède au salut du drapeau au son de l'hymne nationa.Kheireddine Pacha le crée avec l'intention de former des interprètes et les futurs cadres qui auraient à gérer le pays mais également de dispenser aux élèves des cours de sciences et de mathématiques qui seraient « utiles aux musulmans tout en n'étant pas contraires à leur foi » (préliminaires du décret). Le collège est une révolution dans les sphères intellectuelles tunisiennes car il introduit des matières nouvelles et totalement étrangères à celles enseignées à l'Université Zitouna.
Il accueille aussi bien les enfants des notables de la ville que ceux des commerçants, des petits fonctionnaires et des ouvriers. Encadré jusque dans les années 1970 par des enseignants venus de France, l'enseignement, d'un niveau un peu plus élevé que la moyenne nationale y est dispensé en arabe et français